EDITO

Au début il y a la nécessité, facteur non négligeable, qui rend les actes que l’on pose un peu plus denses.
Et puis, l’envie de construire à nouveau des états éphémères, faits de découvertes.
Ensuite (en même temps) le désir de partager émerge.
Il donne sens à l’élaboration du programme. Cette élaboration prend des mois dans un incessant aller-retour sur les œuvres et leur articulation, juxtaposition dans les concerts. Chaque programme est une forme à laquelle s’ajoute l’inconnu et l’excitant des créations.
Cette forme doit trouver, avec la contrainte de la cohérence et même parfois de la démesure, sa place dans le parcours du festival.
Il y a aussi le choix des compositeurs, des interprètes et des dialogues intelligents, passionnés parfois complexes qui permet d’affiner, d’éclairer tel ou tel aspect de la demande, de l’attente.
Et très en amont, en même temps que la nécessité et l’envie, il y a le rêve, que l’on partage avec l’un ou l’autre, là où encore tout est immatériel, imaginaire. Avec parfois une perte du sens de la réalité, dans l’engagement d'une réalisation.
Et ! le spectacle est là... face ou dans le public avec un mélange de joie et de tension.

L’ensemble de ces éléments contribue à l’élaboration du programme 2010 où s’insèrent aussi l’idée de transparence, fragilité et reflet.
Le Festival Les Musiques a dans cette nouvelle édition une couleur plus ‘‘sud’’ soulignée de fragrances orientales.
Le choix des compositeurs ou les thèmes, les sujets de certains spectacles illustrent ce parti pris. La voix, le chant, y compris dans un jeu de tessitures avec les cordes, sont souvent les éléments constituants.
Cette année encore, l’émergence de nouvelles œuvres génère des langages artistiques, à la fois éclectiques et protéiformes... Un éventail bariolé de propositions spectaculaires : récital, concert d’ensemble, danse, opéra, installation sonore, cinéma.
Il nous reste, donc, à vous souhaiter quelques vibrations, du plaisir, des émotions et que le ‘‘ici et maintenant’’ soit une constante pour vous dans ces moments de spectacle. Le passé, nous n’y pouvons plus rien, le futur pourrait s’envisager plus sereinement avec un présent harmonieux, que nous avons la nécessité de construire et surtout de vivre.
Raphaël de Vivo, directeur artistique

EN RÉSUMÉ
Du 17 avril au 1er mai 2010
Plus de 20 événements
9 créations
43 compositeurs
62 œuvres
12 ensembles et orchestres

LES LIEUX DU FESTIVAL
Friche La Belle de Mai (2 salles : La Cartonnerie, La Seita)
Ballet National de Marseille (Grand Studio)
Musée Cantini
Eglise Saint-Laurent
Auditorium des Archives et de la Bibliothèque Départementales Gaston Defferre
Bibliothèque de l’Alcazar (BMVR)
Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine
Musicatreize

Une traversée du miroir ?

 

Un voyage à travers des œuvres, univers poétiques et sonores... Le programme 2009 propose des formes et des langages artistiques éclectiques et protéiformes, avec plus de 80 œuvres, 83 compositeurs, chorégraphes, auteurs, metteurs en scène, 11 créations...

 

La musique en est le fil conducteur et l’élément structurant.

 

 

En 2008, le Festival Les Musiques inaugurait le tarif unique de 5 € par concert. Nous ne bradions ni les artistes, ni les œuvres, ni l’exigence nécessaire à leur réalisation. Ce choix fut un succès, exprimé tant par le nombre important de spectateurs que par la diversité des publics rencontrés.

 

Cette décision fut prise à la suite d’un temps de réflexion sur l’accès à l’art. En avril 2008, le contexte économique était difficile, la situaotre olitique à tarif unique de 5 €, par nécessité, car nous avons besoin, citoyens, public et artistes, de moments de convivialité, d’imaginaire, de rêves, d’émotions et de plaisir, tout en ayant l’éphémère conscience de nous inscrire dans l’histoire sensible de l’humanité.

 

 

Le festival dans sa chronologie, de l’ouverture sur un toit terrasse vers un final dans un théâtre, nous fait découvrir des ensembles instrumentaux aux effectifs multiples : orchestre philharmonique, quatuor à cordes, ensembles de percussions, solos et solistes... auxquels s’agrègent danseurs et chorégraphes, théâtre musical et technologies multimédia...

 

La distribution artistique est abondante et couvre certainement tout le champ de ce que l’on appelle le spectacle vivant. Elle démontre la vitalité de la création tout en présentant une multitude de talents faits de virtuosité, de précision, de grâce.

 

Cette nouvelle édition révèle un programme construit autour de l’entrecroisement des œuvres, des spectacles, générant des relations de cause à effet et de mise en perspective esthétiques, formelles et temporelles.

 

 

Donc, une belle traversée et de longues déambulations dans des œuvres et lieux de représentation, eux-mêmes espaces générateurs de fiction. Une réalité qui ne se limite pas à des murs mais qui naît de l’alchimie de l’artiste sur la scène et de la rencontre avec le spectateur, acteur lui aussi de l’émergence d’un temps fictionnel.

 

Bon vent, car les seuls risques de ce voyage de l’esprit sont de stimuler la curiosité et de provoquer des découvertes troublantes, enrichissantes.

 

 

Raphaël de Vivo